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Les recommandations du "rapport Teychenné" pour lutter contre les discriminations LGBT-phobes

Paru dans Scolaire le lundi 15 juillet 2013.
Mots clés : Teychenné, LGBT,

"35 % des victimes [de discriminations LGBT-phobes] font état de mal-être et de déprime, 32 % de repli sur soi, 21 % de révolte, 9 % d’une aggravation des conduites à risques". Et "selon les études épidémiologiques récentes, parmi les adolescents et jeunes adultes, les populations LGBT ont 2 à 7 fois plus de risques d’effectuer une ou plusieurs tentative(s) de suicide au cours de leur vie que les populations hétérosexuelles", selon le rapport remis au ministre de l'Education nationale jeudi 11 juillet par Michel Teychenné.

Vincent Peillon, dans un communiqué, souligne le caractère inadmissible des insultes, du harcèlement, du dénigrement et parfois de la violence physique qui touchent les élèves comme les personnels LGBT. Le ministre évoque notamment une sensibilisation et un travail pédagogique qui soient adaptés à l’âge des élèves et une prévention efficace appuyée sur l’ensemble de la communauté éducative.

Quat au Collectif Education contre les LGBT-phobie, il se félicite de retrouver largement dans ce rapport "les préconisations de sa propre plateforme revendicative" et souligne que "Vincent Peillon annonce déjà trois axes prioritaires : la formation initiale et continue de tous les personnels, y compris ceux d’encadrement et d’inspection, l’éducation à la sexualité, à la vie affective et à la construction de son identité, la prise en charge, le suivi, l’accompagnement de la souffrance et de la douleur dues aux discriminations."

Voici les principales préconisations du "rapport Teychenné"

FORMATION. "Former au moins 3 à 4 personnes-ressources (formateurs de formateurs) par académie", "former les étudiants des ESPE aux problématiques LGBT dans le cadre du tronc commun de formation (...), tant sur les plans de la législation et de l’approche sociétale que sur celui de la prévention du suicide et des discriminations LGBT (...) Mettre en place, dans chaque académie, un référent académique en charge des problématiques LGBT, en complétant, par exemple, les missions des référents égalité filles-garçons."

DIRECTION. Le rapport pointe aussi "le rôle central du chef d’établissement, décideur en la matière (...) Il peut faciliter la prise en compte des problématiques LGBT dans son établissement ou agir comme un facteur de blocage et d’inaction... Sans son engagement personnel, sa motivation, rien n’est possible."

PROGRAMMES. En revanche, "l'introduction de cette problématique dans l’ensemble des programmes disciplinaires apparaît inadaptée, trop lourde voire contre-productive. Il paraît plus opportun de laisser la liberté aux enseignants en fonction des classes, du contexte et des programmes (...) Des directives claires et officielles sont néanmoins nécessaires pour inciter, mais aussi pour cadrer et sécuriser les enseignants." Il faut encore "renforcer la dimension sociale, humaine et affective de l’éducation à la sexualité en y intégrant le respect de la diversité des sexualités" qui est actuellement traitée sous l'angle de la santé et "intégrer la lutte contre les discriminations dans les programmes de l’enseignement moral et civique".

COLLEGE. "Dès le collège, l’implication des élèves est une nécessité pour la réussite des actions éducatives de lutte contre les LGBT-phobies."

EXEMPLES. "Plusieurs pays étrangers ont mis en œuvre des dispositifs intéressants dont on pourrait s’inspirer. Par exemple, les campagnes 'Make it Better' et 'It Gets Better' menées sur les réseaux sociaux aux États-Unis, les actions 'Growing up' et 'He’s gay and we’re cool with that' menées en Irlande en partenariat avec BelonG To et GLEN, ou encore le 'Purple Friday' (Journée contre l’homophobie) aux Pays-Bas, destiné à tous les élèves et à leurs parents."

INSTITUTIONNALISER. "Créer une 'commission nationale de lutte contre les discriminations LGBT à l’École'. Cette commission regroupera les associations agréées Education nationale concernées, les services centraux de l’Education nationale intervenant dans ces problématiques (DGESCO, CNDP, DEPP, délégation ministérielle chargée de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire, etc.), le Collectif Education nationale contre les LGBT-phobies, des représentants de l’enseignement privé sous contrat, des représentants des parents d’élèves et des représentants des organisations d’élèves."

JUSTICE. "Les employeurs ont (...) une obligation de protection des salarié(e)s dont ils ont la responsabilité. L’éducation nationale est le premier employeur de France : elle se doit d’être exemplaire en matière de lutte contre les LGBT-phobies au travail. Dès lors, il est indispensable que les personnes concernées par des actes discriminatoires soient soutenues par l’administration et, le cas échéant, encouragées à porter plainte."

RECHERCHE. "Encourager l'évaluation et la recherche : organiser d’ici deux ans un colloque national sur les thématiques de la prévention du suicide et de lutte contre les discriminations LGBT à l’École."

Le ministère de l'Education nationale n'a pas diffusé ce rapport que ToutEduc s'est procuré.

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