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Formation des enseignants : comment éviter qu'universités et inspection se partagent les territoires (Université d'été du GFEN) ,

Paru dans Scolaire le vendredi 12 juillet 2013.

Comment éviter que l'évaluation des compétences des enseignants ne se traduise par une grille complétée avec des croix ? C'est l'un des "chantiers" que la DGESCO (direction de l'enseignement de l'Education nationale) a devant elle. Sa représentante l'a dit hier, 11 juillet, lors de "l'université-congrès" du GFEN (groupe français d'éducation nouvelle). Patrick Demougin, président de la CDIUFM, la conférence des directeurs d'IUFM, dénonce un autre risque. Il craint que leur répartition en 5 blocs dans le "référentiel métiers" ne génère un partage formel des compétences, les inspecteurs s'attribuant la didactique et les UFR les savoirs académiques, alors que les deux domaines doivent être liés. Mais l'université n'est-elle pas d'abord préoccupée d'elle-même, soucieuse de son organisation et d'affirmer des positions ?

Il invite les mouvements pédagogiques, le GFEN et les autres, réunis au sein du CAPE (ici) à prendre "toute leur place" dans ces formations dont une partie sera assurée par des équipes pédagogiques  et "des professionnels intervenant en milieu scolaire dans le cadre de partenariats éducatifs". Elle porte en effet sur la classe, mais aussi sur "l'au-delà" de la classe "qui en devient le coeur", le numérique faisant "tomber les murs". Patrick Picard (responsable du centre Alain Savary à l'IFE) propose d'ailleurs qu'à ce référentiel de compétences des enseignants et personnels d'éducation se substitue un "référentiel de dilemmes". Cette approche par le questionnement contribuerait à la mise en oeuvre d'un travail "inter-métiers" toujours délicat.

Porosité

Cette ouverture, cette "porosité" entre les différents responsables de la formation des enseignants supposerait par exemple que les UFR ouvrent à des acteurs de terrain les "unités d'enseignement de préprofessionnalisation" prévues en L2 et L3, notamment pour les "emplois d'avenir professeur". Les universitaires y sont-ils prêts ? Patrick Demougin en doute manifestement. En revanche, la représentante du ministère dit avoir été agréablement surprise par le nombre des futures ESPE qui prévoient un accompagnement des jeunes enseignants pendant les deux années qui suivront leur titularisation. Peut-on dire pour autant que la formation initiale des enseignants commencera en deuxième année de licence et qu'elle se poursuivra au-delà du master, sur 6 années en tout ? Patrick Demougin craint que ce soit surtout vrai dans les discours, mais il constate que sur le terrain, "c'est le master d'abord".

Il faudrait d'ailleurs, pour que cette formation se prolonge, que les enseignants du second degré qui interviendront dans la formation de leurs jeunes collègues se voient reconnaître un statut, comme il en existe un pour les "maîtres formateurs du 1er degré". La DGESCO a "ouvert le chantier", mais n'espère pas aboutir avant un an au moins, vu la multiplicité des statuts existant déjà.

A l'occasion de cette table-ronde, il est aussi apparu que la CDIUFM sera prochainement dissoute, puisque les IUFM disparaissent, sans qu'on sache par quoi elle sera remplacée, et si elle sera intégrée à la CPU (conférence des présidents d'université).

Sur le texte de cadrage des ESPE, voir ToutEduc ici. Lire aussi sur les ESPE ici.

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