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Il faut bien plus que 4 piliers pour favoriser les apprentissages (E. Gentaz, revue ANAE)

Paru dans Scolaire le jeudi 01 février 2024.

De même que Venise ne repose pas sur 4 piliers mais sur des centaines de pilotis, la réussite scolaire dépend de "plusieurs dizaines de facteurs", écrit Edouard Gentaz (U. de Genève, CNRS) dans le dernier numéro de l'ANAE. Le chercheur vise ainsi implicitement mais très évidemment Stanislas Dehaene pour qui "l’attention, l’engagement actif, le retour sur erreur et la consolidation" sont les quatre piliers des apprentissages (voir par exemple ici), idée qui "n'est pas pertinente et, peut-être, constitue un obstacle à une compréhension fine et complexe des apprentissages".

Tel est justement l'objet du dossier de la revue qui propose une "approche neuropsychologique des apprentissages chez l'enfant" et qui, dans ce numéro évoque "différents facteurs" dans huit articles relatifs à la lecture, l'écriture, l'orthographe, aux mathématiques, au contrôle des émotions, à l'attention, au socioconstructivisme, à la pédagogie explicite, au design participatif, aux recherches interventionnelles...

Dannyelle Valente (et al.), dans un article consacré aux livres multisensoriels qui s'aident des sons, explorent "le rapport avec la matière", invitent à la manipulation, estimant notamment qu'ils "pourraient être efficaces pour soutenir l'entrée dans la lecture des jeunes enfants en favorisant les interactions lors des lectures partagées (avec l'adulte, ndlr)".

S'agissant des programmes de l'école maternelle qui "proposent une progression pour l'enseignement de la conscience phonologique", et des recommandations institutionnelles qui "préconisent de travailler la conscience syllabique avant la conscience phonologique", Maria Vazeux (et al.) rappelle qu'il n'existe pas d'argument empirique suggérant que cela soit efficace. Magali Noyer-Martin (et al.) compare les apprentissages de l'écriture au Québec et en France, où les enfants semblent développer plus tôt une meilleure représentation des lettres, sans doute du fait d'un temps d'apprentissage plus long. Céline Guilmois (et alii) montre qu'un enseignement explicite de la division est plus efficace qu'un enseignement socioconstructiviste, mais n'a pas réalisé de post-test différé "pour s'assurer que les effets observés perdurent dans le temps". Edouard Gentaz (et al.) s'intéresse aux résultats du programme Atole de développement de l'attention qui pourrait "avoir un effet indirect de transfert sur les capacités de résolution de mathématiques".

ANAE, n° 187, "Comment, en pratique, favoriser les apprentissages ?" ici

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