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L’économie à l’école : une discipline ouverte et indisciplinée (revue du CRAP-Cahiers pédagogiques)

Paru dans Scolaire le mardi 02 juillet 2019.

Les tenants d’une acception utilitaire et adaptative aimeraient que l’enseignement des sciences économiques et sociales se débarrasse de la sociologie pour ne lier la compréhension d’un système et de ses mécanismes qu’à des formules rationalisant théoriquement les comportements. C’est manifestement ce que rejettent Florence Rebeschini Aulanier, agrégée en sciences sociales, et Monique Royer, directrice du centre de formation d’apprentis agricole de l’Aude, toutes deux coordinatrices du dossier "L’économie à l’école" du numéro de juin de la revue Les Cahiers pédagogiques, publiée par le Cercle de recherche et d’action pédagogiques (CRAP-Cahiers pédagogiques). Ce rejet, c’est parce qu’elles perçoivent, chez les défenseurs de cette conception, une tentative de "normaliser une discipline ouverte et indisciplinée" et une idéologie qui exclut l’idée même d’éducation émancipatrice. Or, disent-elles, l’économie est une matière vivante qui n’est pas isolée dans une bulle qui survolerait le monde. Son étymologie, du grec oikonomia qui signifie "l’administration de la maison", montre que parler d’économie, c’est avant tout s’intéresser à la vie des hommes et des femmes, à leur façon de satisfaire leurs différents besoins. Besoins auxquels il est répondu en transformant des ressources rares en biens et en services, puis en les répartissant.

L’économie, est-ce l’argent, le financement, la monnaie, le budget, la gestion des moyens, les lignes et les liquidités qui permettent ou empêchent ? Est-ce la relation au monde du travail, à l’entreprise et à ses réalités ? Est-ce le ressort des décisions politiques que l’on lit en se munissant d’outils, de concepts et de méthodes ?

Selon Florence Rebeschini et Monique Royer, l’économie à l’école, c’est certes tout cela mais aussi bien autre chose. Car c’est également une ouverture au monde où le futur citoyen apprend. Il apprend à faire des choix en mesurant les incidences. Il apprend à devenir un acteur économique conscient. Il apprend à à se muer en consommateur averti. Alors, poursuivent-elles, avec cette lunette d’observation qui ouvre plus qu’elle ne focalise, on voit se déployer des approches et des projets hors d’un enseignement estampillé et spécifique, dans tous les niveaux et dans de multiples disciplines.

Ces approches, ces projets, puisent parfois du côté de l’économie sociale et solidaire. Ils s’orientent vers le développement durable. Ils "vitaminent" l’estime de soi par la générosité et le partage. L’économie se laisse atteindre au détour d’un texte littéraire, d’une réalité contemporaine, d’une démarche philosophique ou d’un fait historique. "Elle s’apprivoise sans en avoir l’air" et, du même coup, donne à voir le réel et les tensions nés de stratégies ou de contextes géopolitiques.

L’économie se distingue par un entremêlement de données, de faits, de comportements, de représentations et de rapports sociaux. Entremêlement qui la fait s’échapper d’un carcan austère et totalement rationalisé. Elle est à la fois un environnement et un enseignement, constat qui mérite d’aller voir de plus près comment il se vit dans le quotidien de la pédagogie.

En définitive, l’économie s’enseigne de façon implicite ou explicite, pose son empreinte sur la question de l’orientation et des contenus, s’immisce dans les projets ou en devient un sujet.

Le site des Cahiers pédagogiques ici

Arnold Bac

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